Aujourd'hui, on s'attarde sur les "Années folles" (1920-1929). C'est une période de l'Histoire pendant laquelle les gens ont envie de s'étourdir, d'oublier les horreurs de la Première Guerre Mondiale, faire la fête, s'amuser. Les femmes qui, pendant que les hommes étaient au front, ont pris de nouvelles responsabilités, revendiquent un nouveau statut et s'affirment avec un look provocateur pour l'époque: robes courtes, lignes de vêtements fluides, cheveux courts à la garçonne. Le train, la radio et la voiture participent à l'accélération des changements du mode de vie. On veut rompre avec le passé et la décoration s'en ressent. En réaction à l'art nouveau qui est jugé trop "baroque", les designers inventent un style aux lignes simples, géométriques, aux matières lisses et brillantes, aux ornements discrets en accord avec la modernité qui se ressent à l'époque.
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Chaise "Red and Blue",
Gerrit T.Rietveld |
L'industrie du mobilier se développe: les Galeries Lafayette et le Bon Marché vendent des modèles dessinés spécialement pour eux et qui ont pour objectif la production en série.
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Miroir satellite de
Eileen Gray |
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Tabouret de bar de Louis Sognot
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Argentier dit "meuble au char"
de Jacques-Emile Ruhlmann |
Les revues d'art et les magazines de décoration proposent des reportages montrant des intérieurs destinés à faire rêver, comprenant des meubles de luxe réalisés dans des matières nobles telles que l'ébène gainée de parchemin, le citronnier avec incrustations de filaments de laiton et le palissandre. L'exemple le plus flagrant est "le meuble au char" de Jacques-Emile Ruhlmann qui est constitué d'ébène de Macassar ainsi que d'ivoire (photo à gauche) et qui représente, à l'époque, la quintessence du luxe.
Les "Années folles", en décoration sont, pour moi, le symbole d'un relancement de la "machine créative" qui, jusqu'à lors se contentait de revisiter le passé.
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